Comme je suis une très jeune et inexpérimentée bloggeuse, je n'avais pas réfléchi à la possibilité de publier des commentaires. Après réflexion, je n'ai pas désactivé cette fonction, car je suis toujours intéressée par vos remarques. Mais je ne les publierai pas, car mon objectif est plutôt de partager avec vous mes expériences, coups de coeur ou coups de gueule, sans en faire un forum comme sur Facebook.
Il me reste encore beaucoup à apprendre, et je ne désespère pas d'illustrer bientôt certains articles avec des photos ou des fichiers audios.
25 octobre 2011
Escapade à Hong Kong, 22 au 25 octobre
François devant assister à des réunions à Hong Kong cette semaine, nous avons profité de l’occasion pour y partir le week-end précédent et découvrir ensemble cette ville qu’il aime bien.
Hong Kong se situe à deux heures de vol de Shanghaï. L’atterrissage est nettement moins impressionnant qu’il y a quelques années. L’aéroport a en effet été délocalisé sur l’île de Lantau, sur des terrains gagnés sur la mer. Auparavant, les avions survolaient la ville, pour piquer au dernier moment entre les gratte-ciels… Nous avons rapidement rejoint l’île de Hong Kong en taxi rouge, via plusieurs ponts ou tunnels magnifiques.
En gros, le territoire de Hong Kong est constitué de l’Ile de Hong Kong (au sud), de la péninsule de Kowloon (en face, au nord) et des nouveaux territoires (encore plus au nord, touchant la Chine). 7 millions d’habitants sur 300 km2, la densité de population et de gratte-ciels est donc très élevée.
Dès l’arrivée, on sent la différence avec la Chine « mainland », ne serait-ce qu’une pollution que j’ai trouvée encore pire qu’à Shanghaï et qui prend à la gorge. C’est particulièrement sensible dans le nord de l’île de Hong Kong, avec ses quartiers d’affaires (Central, Admiralty, Wan Chai). On se croirait à « La Défense », il y a des embouteillages partout, des bus, des tramways, des camions, des taxis. Les piétons se réfugient dans des espaces de passages surélevés qui relient certains immeubles. Un trajet qui sur la carte fait à peine un kilomètre, se transforme en véritable jeu de piste…
Mais contrairement à la Chine, l’usage du klaxon est très limité et le piéton n’est pas en danger permanent, car tout le monde respecte à peu près le code de la route. Reposant pour nous !
Depuis l’arrivée des britanniques au milieu du 19ème siècle et la rétrocession à la Chine 156 ans plus tard, que de chemin parcouru. Le territoire ne renie pourtant pas son passé colonial. On roule à gauche comme dans tout le Commonwealth, et les bus ou tramways double-deckers évoquent irrésistiblement Londres. Le Victoria Peak domine la baie, le Victoria Harbour est le bras de mer qui sépare l’île de Hong Kong de la péninsule de Kowloon. Tous les anciens gouverneurs ont donné leurs noms à des rues ou des avenues. Dans le Victoria Park, on trouve des terrains de cricket et d’élégants autochtones jouent à une sorte de jeu de boules, en pantalon blanc et pull bleu ciel, avec couvre-chefs d’époque… Un vrai spectacle.
Hong Kong a toujours été une terre d’immigration, depuis l’arrivée des premiers Chinois originaires du Guandong au sud de la Chine. La langue principale est donc le Cantonais, très différent du Mandarin parlé à Shanghaï. Les Européens arrivèrent au début du 16ème siècle pour faire du commerce, notamment les Portugais, qui s’implantèrent à Macao tout proche, puis les Britanniques. Aujourd’hui, les Philippins fournissent des bataillons d’employées de maison, les Indiens jouent les rabatteurs pour des tailleurs ou des montres de luxe tout au long de Nathan Road, bref la ville est une vraie (forêt de) tour(s) de Babel.
Les occidentaux sont plus nombreux qu’en Chine, souvent anglophones, et nous en avons croisé quelques uns à l’occasion de la finale de la coupe du monde de rugby. A 16 heures pile, nous étions devant le match, une bière à la main, (ils avaient de la Kriek !!!), devant un grand écran et des supporters des deux camps. Nous avons vibré pendant 80 minutes, hurlé de joie devant le bel essai français et sa transformation, soufflé lorsque les néo-zélandais rataient leurs pénalités, et râlé lorqu’ils ont aplati un essai, même pas beau ! L’équipe de France a fait un bon match, ce qui nous a consolé de la défaite. Et puis, les All Blacks rêvaient tellement de cette victoire, sans parler du pays tout entier qui les soutenait… Bon, je m’égare et reviens à Hong Kong.
Comme dans toutes les grandes villes chinoise, on trouve des centres commerciaux gigantesques à chaque coin de rue, ainsi que des centaines d’échoppes traditionnelles, des boutiques d’artisans, des joailleries, des herboristeries (hippocampes séchés et autres curiosités que nous n’avons pas réussi à identifier), des « wetmarkets », des milliers de petits restaurants, bref, ça grouille de monde et de bruits.
Hong Kong a deux poumons, un vert et un bleu. Le « poumon vert », ce sont ses 23 parcs régionaux qui occupent 40 % du territoire et permettent de sortir de la frénésie citadine. Nous avons profité de la journée de dimanche pour parcourir un « trail » qui nous a fait découvrir le côté sud de l’île de Hong Kong, le charmant (et un peu trop touristique) village de Stanley, avec sa plage de sable blanc et son musée maritime. D’énormes réservoirs d’eau occupent le centre de l’île, au milieu d’une végétation tropicale. Hong Kong est à la même latitude que Hawai, et nous avons bien apprécié de retrouver 28 degrés au soleil, sans la chaleur très humide qui sévit pendant les mois d’été.
Lundi, je suis montée par le funiculaire au Victoria Peak, qui offre une vue saisissante de l’île sur 360 degrés. Un joli sentier de randonnée serpente autour du Peak, et permet de fuir la foule des badauds qui arpente le centre commercial et les inévitables Mac Do, Haagen Dazs ou Starbucks situés en haut du funiculaire. J’ai pris quelques photos, mais l’atmosphère de smog qui encombre le ciel de Hong Kong ne rend pas justice à la beauté du site !
Le « poumon bleu » fait référence aux paysages de mer, de criques, de ports qui constitue le territoire. Nous avons eu un vrai coup de cœur pour les vedettes du « Star Ferry », qui traversent 450 fois par jour le Victoria Harbour, en reliant Kowloon à l’île de Hong Kong. Pour deux à trois Hong Kong dollars (20 à 30 centimes), on fait la traversée au pont inférieur (odeurs de carburant garanties) ou supérieur, et on rejoint l’autre rive en une dizaine de minutes. Les ferries sont pourvus de deux postes de pilotage, ce qui réduit le temps de manœuvres à l’arrivée et au départ. Les bateaux et les uniformes des marins semblent d’époque et participent à la magie de cette brève traversée. Le paysage sur l’eau et sur les rives est absolument saisissant et offre au sens propre, comme au sens figuré, un grand bol d’air.
La cohabitation des cultures chinoises et occidentales est paraît-il visible dans le monde des affaires. Il n’est pas rare qu’un homme d’affaires loue les services d’un maître de « feng shui » pour concevoir son immeuble ou son bureau, de façon à faire prospérer son affaire. Si vous voyez une vieille dame qui fait des offrandes dans un temple, c’est peut-être avec l’espoir que ses actions en Bourse continuent de grimper…
Nous n’avons pas eu le temps d’aller au temple de Wong Tai Sin, mais il paraît que la foule est particulièrement dense le week-end. Les fidèles dont certains sont en costume ou en tailleur, viennent prier, faire des offrandes et interroger des bâtonnets de divination. J’ai néanmoins réussi à visiter le monastère de Chi Lin, un havre de paix dans la verdure, cerné par des barres de gratte-ciels… Une série de temples et de cours carrées, des statues dorées du Buddha et de ses disciples dont je ne vous éternuerai pas le nom, des petits plans d’eau avec des lotus et des bonzaï, le lieu est très impressionnant. On trouve partout des troncs pour les offrandes, mais l’atmosphère était plutôt recueillie, sans doute à cause de l’absence de visiteurs un lundi matin !
Comme il était interdit de prendre des photos dans les temples, j’ai fait un tour à la boutique de souvenirs. Pas la moindre carte postale, mais des babioles qu’on trouve partout en Chine, et plus curieusement, trois livres en français sur la broderie de Lunéville !???
Pour résumer ces trois jours, Hong Kong est une ville étonnante, agressive, enchantée
- où nous avons mangé et/ou bu chinois, belge, japonais, espagnol,
- où nous avons marché pendant des heures, monté et descendu des centaines de marches, traversé la mer tous les jours, emprunté des tramways, des bus, des taxis, le métro, bref une escapade très intense et dépaysante.
Nous y retournerons volontiers, pour profiter hors saison de ses îles et de ses criques, loin du tumulte de « Central » et des vapeurs d’échappement.
12 octobre 2011
Mise en (première) page
J'ai oublié de remercier Tiffany pour son superbe graphisme de la page d'ouverture du blog. Il s'agit d'une vue stylisée et déjà obsolète des gratte-ciels de Pudong, vus du Bund. Vous reconnaîtrez la tour "Oriental Pearl " avec ses sphères et ses colonnes, c'est quasiment l'emblème du nouveau Shanghaï.
Vous devinerez quelle est la tour baptisée "le décapsuleur", il s'agit du "World Financial Center".Il paraît que la vue de la passerelle tout là haut n'est pas recommandée aux gens qui ont le vertige, car elle est transparente...
Vous devinerez quelle est la tour baptisée "le décapsuleur", il s'agit du "World Financial Center".Il paraît que la vue de la passerelle tout là haut n'est pas recommandée aux gens qui ont le vertige, car elle est transparente...
Lancement de MAMAHUHU
A propos de Mamahuhu :
Mamahuhu est un des premiers mots que j’ai appris en chinois, et il sonne assez joyeusement : « mama houhou »(en aspirant bien le h, ça sonne presque comme mama rourou). Littéralement, il signifie cheval cheval, tigre tigre et tirerait son origine de l’histoire suivante :
Sous la dynastie des Song, il y avait un peintre animalier particulièrement habile. Un jour, alors qu'il venait tout juste de peindre une superbe tête de tigre, quelqu'un lui demanda de peindre un cheval. Pour gagner du temps, l'artiste décida d'ajouter un corps de cheval à la tête du tigre. Celui qui lui avait demandé de peindre un cheval trouvant l'animal bizarre lui demanda : « Ce que tu as peint, est-ce un tigre ou un cheval ?» et le peintre lui répondit, « c'est un cheval-tigre ». Mais le client refusa d'acheter la toile, et le peintre, la lui prenant des mains, l'accrocha fièrement au mur de sa propre maison.
Lorsque son fils aîné désira savoir ce que son père avait peint, celui-ci lui répondit qu'il s'agissait d'un tigre, mais, lorsque le cadet lui posa la même question, il lui dit que c'était un cheval !
Un jour, l'aîné chassait lorsqu'il vit un cheval ; pensant que c'était un tigre, il le tua d'une flèche de son arc. Moralité, il ne put faire autrement que d'indemniser le propriétaire du cheval pour la perte qu'il avait subie. Son fils cadet, s'étant trouvé nez à nez avec un tigre dans un champ, pensant que c'était un cheval, se mit quant à lui en devoir de le monter et se fit dévorer.
Le peintre décrocha alors tristement la toile du mur pour la brûler puis il écrivit ce poème : « cheval-tigre, cheval-tigre, tu ressembles à la fois au cheval et au tigre. A cause de toi, mon fils aîné a tué un cheval de son arc, à cause de toi, mon fils cadet s'est fait dévorer par un tigre. Ce dessin d'un cheval-tigre a réduit en cendres ma maison. Puissent les honnêtes gens ne jamais m'imiter ! »
La moralité de cette histoire serait la suivante (je ne l’aurais jamais trouvée sans l’aide de Google…) : Il faut agir avec sérieux, sans se reposer sur ses acquis, sans craindre le temps et les efforts nécessaires pour se hisser à la hauteur de la tâche à accomplir. Alors, et alors seulement, on n'aura pas à le regretter.
Tout un programme pour notre séjour en Chine !
Plus légèrement, Mamahuhu est utilisé pour répondre modestement, lorsqu’on vous complimente sur votre niveau de chinois, ce qui n’est pas près de m’arriver. Lorsque qu’on me dira :
►Nǐ de guóyǔ shuō de hěn hǎo, qui signifie « vous parlez très bien mandarin », je serai fin prête à répondre :
►Nǎli nǎli - mǎmǎ hǔhǔ., ce qui veut dire littéralement « où ça, où ça, cheval cheval tigre tigre » et qui signifie : « Pas du tout, je parle couçi couça ».
►Nǎli nǎli - mǎmǎ hǔhǔ., ce qui veut dire littéralement « où ça, où ça, cheval cheval tigre tigre » et qui signifie : « Pas du tout, je parle couçi couça ».
On pourrait également utiliser « mamahuhu » pour dire « mi-chèvre, mi-chou », « mi-figue, mi-raisin ».
Ce mot correspond donc très bien aux sentiments partagés que j’ai eu en quittant la France, tristesse de nous éloigner des enfants et petits-enfants, de la famille et des amis, et excitation de découvrir un nouveau pays, une langue et une culture millénaires.
Pourquoi un blog ?
J’avais envie de partager avec ceux que cela intéresse notre vécu de l’expatriation en Chine : nos coups de cœur et nos coups de gueule, la vie des Chinois telle que nous pouvons la percevoir, la société Chinoise vue à travers le seul média que nous pouvons comprendre (le Shanghaï Daily est anglophone), les livres sur la Chine (littérature, récits de voyages et autres), nos voyages, nos rencontres… J’espère seulement réussir à écrire régulièrement, car c’est à la fois un plaisir et un effort (Mamahuhu…).
Enfin, et même si Internet est magique et permet de communiquer en temps réel d’un bout à l’autre de la planète, nous ne trouverons pas le temps d’écrire régulièrement à tout le monde. Mais si vous vous demandez parfois « tiens, que deviennent François et Maïté », vous pourrez en rejoignant ce blog, partager un peu de notre vie shanghaïenne.
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