12 octobre 2011

Lancement de MAMAHUHU


A propos de Mamahuhu :

Mamahuhu est un des premiers mots que j’ai appris en chinois, et il sonne assez joyeusement : « mama houhou »(en aspirant bien le h, ça sonne presque comme mama rourou). Littéralement, il signifie cheval cheval, tigre tigre et tirerait son origine de l’histoire suivante :

Sous la dynastie des Song, il y avait un peintre animalier particulièrement habile. Un jour, alors qu'il venait tout juste de peindre une superbe tête de tigre, quelqu'un lui demanda de peindre un cheval. Pour gagner du temps, l'artiste décida d'ajouter un corps de cheval à la tête du tigre. Celui qui lui avait demandé de peindre un cheval trouvant l'animal bizarre lui demanda : « Ce que tu as peint, est-ce un tigre ou un cheval ?» et le peintre lui répondit, « c'est un cheval-tigre ». Mais le client refusa d'acheter la toile, et le peintre, la lui prenant des mains, l'accrocha fièrement au mur de sa propre maison.

Lorsque son fils aîné désira savoir ce que son père avait peint, celui-ci lui répondit qu'il s'agissait d'un tigre, mais, lorsque le cadet lui posa la même question, il lui dit que c'était un cheval !

Un jour, l'aîné chassait lorsqu'il vit un cheval ; pensant que c'était un tigre, il le tua d'une flèche de son arc. Moralité, il ne put faire autrement que d'indemniser le propriétaire du cheval pour la perte qu'il avait subie. Son fils cadet, s'étant trouvé nez à nez avec un tigre dans un champ, pensant que c'était un cheval, se mit quant à lui en devoir de le monter et se fit dévorer.                

Le peintre décrocha alors tristement la toile du mur pour la brûler puis il écrivit ce poème : « cheval-tigre, cheval-tigre, tu ressembles à la fois au cheval et au tigre. A cause de toi, mon fils aîné a tué un cheval de son arc, à cause de toi, mon fils cadet s'est fait dévorer par un tigre. Ce dessin d'un cheval-tigre a réduit en cendres ma maison. Puissent les honnêtes gens ne jamais m'imiter ! »

La moralité de cette histoire serait la suivante (je ne l’aurais jamais trouvée sans l’aide de Google…) : Il faut agir avec sérieux, sans se reposer sur ses acquis, sans craindre le temps et les efforts nécessaires pour se hisser à la hauteur de la tâche à accomplir. Alors, et alors seulement, on n'aura pas à le regretter.

Tout un programme pour notre séjour en Chine !

Plus légèrement, Mamahuhu est utilisé pour répondre modestement, lorsqu’on vous complimente sur votre niveau de chinois, ce qui n’est pas près de m’arriver. Lorsque qu’on me dira :

Nǐ de guóyǔ shuō de hěn hǎo, qui signifie « vous parlez très bien mandarin »,  je serai fin prête à répondre :

Nǎli nǎli - mǎmǎ hǔhǔ., ce qui veut dire littéralement « où ça, où ça, cheval cheval tigre tigre » et qui signifie : « Pas du tout, je parle couçi couça ».

On pourrait également utiliser « mamahuhu » pour dire « mi-chèvre, mi-chou », « mi-figue, mi-raisin ».

Ce mot correspond donc très bien aux sentiments partagés que j’ai eu en quittant la France, tristesse de nous éloigner des enfants et petits-enfants, de la famille et des amis, et excitation de découvrir un nouveau pays, une langue et une culture millénaires.

Pourquoi un blog ?

J’avais envie de partager avec ceux que cela intéresse notre vécu de l’expatriation en Chine : nos coups de cœur et nos coups de gueule, la vie des Chinois telle que nous pouvons la percevoir, la société Chinoise vue à travers le seul média que nous pouvons comprendre (le Shanghaï Daily est anglophone), les livres sur la Chine (littérature, récits de voyages et autres), nos voyages, nos rencontres… J’espère seulement réussir à écrire régulièrement, car c’est à la fois un plaisir et un effort (Mamahuhu…).

Enfin, et même si Internet est magique et permet de communiquer en temps réel d’un bout à l’autre de la planète, nous ne trouverons pas le temps d’écrire régulièrement à tout le monde. Mais si vous vous demandez parfois « tiens, que deviennent François et Maïté », vous pourrez en rejoignant ce blog,  partager un peu de notre vie shanghaïenne.



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